Frocin le nain et les faux.
Marc le jaloux se rend auprès du nain, si tordu des jambes, mais si savant. Frocin lui donne le conseil de mettre dans la chambre de la reine des lames de faux et de les recouvrir de joncs du marais. Tristan, s’il va voir la reine, ne manquera de se blesser et d’apporter la preuve au roi qu’il le trompe. Marc charge Frocin de mettre en application cette ruse. Ainsi est fait en toute discrétion.
Or donc, la même journée, débarque à Tintagel le suzerain de toutes les Bretagnes, Arthur lui-même.
En effet, le roi Marc, même s’il n’est pas, ou plus, chevalier de la table ronde, est un proche et un fidèle d’Arthur. Arthur a aussi entendu parler des exploits de Tristan, qui a renoncé à son trône pour se mettre au service de son oncle. Avec Arthur sont là Gauvain son neveu, Keu son frère de lait, Lancelot le preux chevalier, et tant d’autres…
Toute cette troupe se présente en fin d’après-midi, et Marc donne des ordres pour que tous soient accueillis selon leur rang. Des tables sont montées, des viandes sont préparées, la cervoise coule à flot. Tous se gorgent de mets excellents et de boisson.
Puis, Arthur et ses chevaliers vont se coucher au bout de la chambre où se repose Tristan. C’est juste à côté de la chambre de la reine, mais Arthur a guidé celle-ci sans lui dire pour ne pas qu’elle se blesse.
Une fois que tous sont couchés, Tristan attend de voir que tous se sont endormis, et il se lève sans bruit.
Il se dirige vers la chambre de la reine, et bien sûr il marche sur une faux, et en faisant un pas de coté, il marche sur une autre. Il est blessé, et le sang coule à flots. A ce moment, Arthur se réveille, il voit Tristan blessé et comprend ce qui se passe. Il réalise que Marc a tendu un piège à Tristan pour savoir si celui-ci le trompe avec Iseult. Il décide alors de venir au secours de Tristan. Il réveille ses hommes et leur demande de faire semblant de se battre dans la chambre. Bien sûr, tous se blessent, du sang est partout. Tous se replient dans la partie où il n’y a pas de faux, et râlent de s’être blessés si stupidement.
Arthur fait soigner Tristan et ses gens, et tous vont se recoucher. Arthur dit à Tristan :
– « Tu devrais faire attention, ton oncle te soupçonne de le tromper, je ne serais pas toujours là pour te sauver »
– « Merci, sire, vous me sauvez la vie, je vous en serai toujours reconnaissant. »
Le lendemain matin, Marc se rend dans la chambre et constate que la plupart de ses hôtes sont blessés, ainsi que son neveu.
Arthur lui reproche l’accueil fait à tous ses chevaliers et lui-même. Marc est confus et se confond en excuses auprès d’Arthur.
Arthur et sa cour partis, Marc est toujours jaloux, et épie les amants. Mais Brangien a surpris le manège du roi, et avertit les amants de faire attention. D’autant que Frocin est toujours là, à chercher le moyen de trouver une preuve de l’adultère.
Au bout de quelques temps, ni Marc ni le nain n’ont réussi à surprendre les amants. Le roi décide alors de convoquer son neveu, et de le chasser de la cour et du château.
Tristan part alors, la mort dans l’âme, avec le seul Gorvénal pour compagnon.
Il commence à parcourir la lande , mais finit par revenir dans le bourg du château de Tintagel, situé dans la 3ème enceinte du château. Il tombe malade de langueur, soigné par le fidèle Gorvenal.
Cependant, la fidèle Brangien va dans le bourg, où elle croise Gorvénal. Elle lui enseigne alors une ruse pour que les amants se retrouvent, en toute sécurité.
Un verger se trouve au bout supérieur du château, caché par des palissades. Il surplombe la partie haute du château, et aucune fenêtre ne donne sur cette partie. Il y a au beau milieu un grand pin, ancêtre vénérable très touffu. Tout autour, des pommiers rendent le verger couvert. Une source coule au pied du pin, qui se transforme en flaque d’eau, puis en ruisseau qui coule vers l’intérieur du château. Elle longe la chambre des femmes puis ressort vers les douves. Seules les femmes ont accès à ce ruisseau et à ce qu’il transporte.