Depuis quelques dizaines d’années, notre pays a fortement augmenté sa population grâce aux nombreux immigrants venus tout d’abord d’Europe (dans les années 1920-1930 essentiellement les polonais et les Italiens, plus tard les Espagnols et les Portugais). La machine à intégrer de la république qu’est l’Education Nationale, encore armée par une autorité sans faille et un laïcisme sourcilleux, a permis à tous ces nouveaux arrivants et surtout à leurs enfants de se fondre dans la culture de notre pays, sachant que tous venaient de pays chrétiens et basés sur les mêmes valeurs.
A partir de 1962, changement de décor : Tous les déçus de la décolonisation se précipitent dans l’ancienne métropole, avec la ferme intention de profiter de la richesse créée par les « trente glorieuses », mais avec le sentiment très fort d’avoir « gagné la guerre » et d’avoir autant de droits sinon plus que les autochtones, aidés en cela par tout ce que notre pays compte de progressistes et « antiracistes ».
L’Education Nationale, traversée par un égalitarisme protecteur des « minorités », est alors dans l’impossibilité de jouer son rôle traditionnel, et la société civile va subir un phénomène jamais rencontré : Les descendants des immigrants dans leur majorité ne sont pas fiers d’être français, bien au contraire, ils insultent dans leurs chansons ou leurs sketches la France, son armée, sa police et même ses indigènes.
Les religions qui avaient été exclues de l’école ou de la vie publique font irruption partout sous d’autres formes autrement virulentes et exigeantes.
Certains milieux, pour laisser « leur place » à ces nouveaux citoyens (qui le sont si peu), préconisent de pratiquer la discrimination positive, faisant passer des enfants descendants de migrants devant les obscurs mais travailleurs autochtones. En même temps, les groupes de nouveaux arrivants (environ 400000 par an depuis 50 ans, faites le compte) se regroupent par ethnie, par pays, par religion, ce qui finit par constituer des associations ou groupes religieux de plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’individus, qui manifestent ou font pression sur les pouvoirs publics à la moindre occasion.
Pendant ce temps, que deviennent les modestes Français de souche ?
En 1900, 52% des français vivaient dans des villes de moins de 2000 habitants et constituaient les campagnards, soient un peu plus de 20 millions de personnes.
Cette société rurale que nous connaissons par les nombreux récits laissés par les nostalgiques de cette période si équilibrée, avait ses défauts certes, mais aussi une entraide sans faille.
Son organisation est restée la même depuis la société celtique, basée sur les contrats oraux entre familles, la vie en famille élargie et en hameaux, un esprit de clan s’étendant souvent aux proches voisins et des métiers centrés sur la terre et la nature, des savoirs et savoirs faire ancestraux, une place pour chacun selon ses capacités, les langues régionales pour tous et les chants, les danses, les contes et légendes pratiqués régulièrement,…
Tout cela en lien avec les ancêtres et la lignée, avec 3 maîtres mots : Famille, travail et esprit de clan local. Tout le monde est fier de ses racines et de sa culture, mais un ennemi de taille intervient depuis une vingtaine d’années : L’école de la république, qui va s’acharner à détruire toute cette culture à base de parlers locaux grâce à ses « hussards de la république ». Ceux-ci ont pour mission, pour promouvoir un pays uni et patriote, de déposséder les régions de leurs spécificités et de les rendre désarmés face à la culture classique des élites parisiennes, mais pas du peuple (savez-vous que l’argot parisien utilisé pendant des siècles avait une base gauloise certaine). En une génération, les provinciaux qui parlaient tous une langue régionale, se transmettaient les contes et légendes, dansaient et chantaient en patois, vivaient encore sur les codes celtiques, croyaient aux esprits et aux sources sacrées, avec des curés de campagne pour la plupart d’origine rurale donc en phase avec leurs ouailles, perdent ce patrimoine inestimable préservé depuis des millénaires. Les paysans au fond de leur ferme ont honte de ce bagage et se sentent méprisés par les urbains et l’élite formée à l’école gréco-romaine.
Les filles de la campagne, voulant gagner leur liberté et la considération, refusent de se marier avec un paysan et fuient à la ville, laissant des milliers de vieux garçons porteurs de valeurs et de savoirs traditionnels disparaître sans descendance.
De plus, l’exode rural a contribué à vider les zones excentrées de notre pays, et des villages autrefois peuplés de centaine d’habitants sont déserts.
Ces zones qui sont très importantes en surface ont subies un deuxième choc qui les a déséquilibrées autant sinon plus que les hussards de la république et la fuite de sa jeunesse.
Il s’agit de la « révolution » soixante-huitarde, qui voit déferler dans les campagnes des jeunes intellectuels prônant le « retour à la terre », certes en essayant de remettre au goût du jour les langues régionales et les danses locales, mais pas du tout en lien avec la culture et les valeurs des derniers autochtones. Très rapidement, ils rejoignent les associations ou partis « écologistes », mais avec un esprit mondialiste puriste très loin de la prudence locale, ce qui au lieu de les rapprocher des locaux les empêchent de profiter vraiment de cette proximité inespérée. Ils n’ont pour la plupart aucune notion des valeurs paysannes, qui valorisent le travail physique, l’adresse manuelle, la retenue en toutes choses et l’esprit de famille et de clocher.
Dans les villes, les valeurs traditionnelles ont pratiquement disparues, et plus personne n’a la moindre notion de ce qu’étaient les valeurs des Français du début du XXème siècle.
Les descendants de ces dizaines de millions de Français qui ont fait ou subi la catastrophique guerre de 14-18 ont totalement oublié qui étaient leurs ancêtres, ce à quoi ils croyaient et comment ils vivaient.
Il n’en reste que quelques-uns, perdus dans un océan politiquement correct, et qui sont suspectés de toutes les turpitudes, tant il est vrai que quand on veut se débarrasser de son âne, on dit qu’il a la peste.
Il me semble que pour empêcher notre passé et surtout celui de nos ancêtres de disparaître complètement, et surtout leurs valeurs culturelles, il conviendrait de rassembler les derniers détenteurs ou ceux qui sont en recherche de les faire revivre, et de les mettre en lien.
Je me réjouis toujours de voir des expatriés (émigrants ou immigrants) chercher à conserver ou retrouver leurs racines, et les innombrables associations de regroupements ethniques en France visant à faire perdurer leur patrimoine culturel me paraissent aller dans le bon sens.
Dans le même esprit, je crois que concernant notre patrimoine culturel et traditionnel celtique, le druidisme a un rôle de rassembleur et de transmetteur à jouer auprès de tous ceux qui se sentent perdus et dépossédés de leurs racines dans notre société actuelle.