Il me paraît utile, dans cette période troublée, de réfléchir à ce que nous sommes, et quel regard on peut poser sur la société moderne, à la lumière de nos valeurs, qui sont éternelles et intangibles. Tous les témoignages, tous les textes et tout l’héritage de nos ancêtres celtes affirment quelques bases incontournables :
-Nous affirmons l’égalité de droit et de liberté d’agir à tous les hommes et toutes les femmes, chacun selon ses spécificités, tout être humain étant pleinement responsable de ses actes, de ses opinions et de sa vie. Ceci implique, comme le dit le 9ème point de notre règle, que nul ne peut être jugé sur ses idées, le devoir de chacun étant cependant de défendre son intégrité et sa liberté, ainsi que celle de sa famille, de son clan, du Collège et du druidisme en général.
La 1ère triade nous dit que « la liberté naît de l’équilibre entre toutes les oppositions », c’est-à-dire que toutes les opinions sont nécessaires à la liberté. Notre société française, esclave de l’« american way of live », des médias et des groupes de pression nous obligent à nous soumettre à des valeurs qui sont très différentes de celles de tous les siècles précédents, et j’ai l’impression que nous nous éloignons de plus en plus de nos valeurs d’origine, qu’on retrouve dans la plupart des cultures traditionnelles. Je vais prendre un exemple qui ne pourra que nous éclairer sur l’évolution de nos mœurs en un siècle. En effet, le personnage de Jean Jaurès est cité comme exemple par toute la gauche française, de la plus « centriste » à la plus extrémiste. La gauche française actuelle a toutes les peines du monde à accepter de bon cœur le capitalisme et le libéralisme. Or, Jean Jaurès, socialiste convaincu et éminent, écrivait en 1890 dans le « journal de Toulouse » :
« Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. A toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation conscient du risque. Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer. Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux. Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité, en prenant sur soi les dangers. Le courage pour l’entrepreneur, c’est l’esprit de l’entreprise et le refus de recourir à l’état ; pour le technicien, c’est le refus de transiger sur la qualité, pour le directeur du personnel ou le directeur d’usine, c’est la défense de la maison, c’est dans la maison, la défense de l’autorité et, avec elle, celle de la discipline et de l’ordre. Dans la moyenne industrie, il y a beaucoup de patrons qui sont eux-mêmes, au moins dans une large mesure, leur caissier, leur comptable, leur dessinateur, leur contremaître ; et ils ont avec la fatigue du corps, le souci de l’esprit que les ouvriers n’ont que par intervalle[…] Lorsque les ouvriers accusent les patrons d’êtres des jouisseurs qui veulent gagner beaucoup d’argent pour s’amuser, ils ne comprennent pas bien l’âme patronale[…] Non, en vérité, le patronat, tel que la société actuelle le fait, n’est pas une condition enviable. Et ce n’est pas avec les sentiments de colère et de convoitise que les hommes devraient se regarder les uns les autres, mais avec une sorte de pitié réciproque qui serait peut-être le prélude de la justice ».
Je vois mal un dirigeant politique français actuel tenir le même discours, surtout dans les proclamés successeurs de Jaurès. De nos jours, l’industrie n’a plus rien à voir avec l’époque de Jaurès, lui-même contemporain de Zola, dont les écrits nous renvoient une image déplorable de la société de son temps. Les droits des salariés ont beaucoup évolué pendant plus d’un siècle, et un discours tel que celui de Jaurès paraîtrait plus justifié à notre époque.
Nos ancêtres qui vivaient à la fin du XIXème siècle sont tous morts, mais pour ceux qui les ont connus dans leur jeunesse, on se rend compte qu’ils ne voyaient pas le monde comme nous. C’est pourquoi je souhaite que les nouvelles générations prennent conscience que le progrès n’est pas forcément à rejeter entièrement, mais qu’il détruit et efface des choses positives et adaptées à nous pour les remplacer par des technologies hors nature.
Le druidisme vu par l’EDR